La photo ci-contre a été prise en janvier 2014 au-dessus de la maison en zoom maximum 18X sur mon Lumix FZ-38 ce qui équivaut à un 486 mm pour un appareil 24×36. L’appareil était très haut ( les traînées de condensation des réacteurs apparaissent aux alentours de 10000 m ) et j’ai dû bien me stabiliser pour l’avoir. Je n’avais pas d’ordinateur allumé pour savoir de quel appareil il s’agissait.
Nous avons vu dans l’article précédent ( « Suivre un avion – partie 1 » ) comment il est possible et aisé de glaner toutes sortes d’informations utiles sur un avion en plein vol pourvu que nous puissions disposer d’un ordinateur ou d’un téléphone et d’une connexion internet.
Nous avons ainsi parlé du site Flightradar24.com, site facile d’emploi et dont l’interface est tellement parlante avec ses appareils qui bougent en permanence.
Cependant, ce site n’est pas le seul à offrir des paramètres de vol sur bon nombre d’appareils ( pas tous les avions du monde en fait et nous en reparlerons ).
Dans cette partie 2, nous allons essayer de mieux visualiser les informations liées aux avions comme leur code d’identification, leur altitude de croisière, leur chemin estimé et réel, leur vitesse, …
Voici donc un autre site très riche consacré aux avions ( mais aussi aux structures aéroportuaires ) :
FLIGHTAWARE
http://flightaware.com/
Pour voir le trafic sur l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, il faut alors aller ici :
http://flightaware.com/live/airport/LFPG
Vous pouvez remarquer sur cette images les couleurs des avions, en blanc et en bleu. Ce qui est bleu part ou arrive de Roissy et ce qui blanc ne concerne pas Roissy. Tout clic sur un avion bleu ou blanc donnera le détail du vol sélectionné.
Question légitime : mais pourquoi l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle est-il appelé LFPG ?
LFPG est le code OACI de l’aéroport de Paris-Roissy Charles-de-Gaulle, LFPO celui de Paris-Orly. Le code OACI (ou ICAO code en anglais) est un code attribué par l’Organisation de l’aviation civile internationale à un aérodrome, une région aérienne, une compagnie aérienne, un type d’aéronef ou une immatriculation d’aéronef ( source wikipedia ). Toujours selon Wikipedia « Généralement, la première lettre désigne une région du monde, la seconde le pays et les deux dernières l’aérodrome. Dans les plus grands pays, seule la première lettre désigne le pays, les trois dernières l’aérodrome. »
On aura par convention un L en première lettre pour l’Europe, un K aux USA (KJFK = Kennedy Airport à New York), un Y en Australie (YSSY pour Sydney).
Pour information, il existe une autre manière de codifier un aéroport : le code IATA. Il comporte trois caractères au lieu de quatre.
LFPG en code OACI devient CDG en code IATA (LFPO devient ORY, LFMT ou Montpellier devient MPL). Le code IATA est donc plus simple à retenir.
Liens vers quelques codes OACI :
LFMT : Montpellier Méditérranée => http://flightaware.com/live/airportMontpellier Méditérranée
KJFK : John Fitzgerald Kennedy, New York, USA => http://fr.flightaware.com/New York Kennedy/airport/KJFK
YSSY : Kingsford-Smith de Sydney, Australie => http://SydneySydney/YSSY
Flightaware dispose, entre autres, d’une fonctionnalité importante : le suivi du vol sous forme de graphiques avec toutes les altitudes, vitesses, positions géographiques répertoriées pendant le trajet.
Si je recherche un vol Paris-Roissy vers Phoenix ( LFPG -> KPHX ), je vais pouvoir tous les lister ainsi :
http://flightaware.com/live/findflight/LFPG/KPHX/
Cette page va vous permettre de filtrer l’historique qui s’affiche via les cases à cocher de gauche : vol arrivé ou pas ? vol en cours ou pas ? vol sur Air France ou pas ?
Une fois votre page filtrée, vous allez pouvoir cliquer sur un numéro de vol à droite : prenons le AFR68 (Air France 68) qui est déjà arrivé par exemple, afin d’avoir des données de vol sur toute sa furée. Juste pour votre information, il s’agit d’un Boeing 777-200 (772 en raccourci). Un Airbus A380-800 sera raccourci en A388, un Boeing 737-800 en B738, etc. L’historique est limité en version gratuite mais est déjà suffisant.
Que se passe t-il donc si je choisis le vol AFR68 qui était prévu décoller le samedi 4/1/2025 à 10h10 CET (Central European Time ou heure de Paris soit heure UTC + 1 ) pour arriver à Phoenix à 13h45 MST (Mountain Standard Time ou UTC – 7 ) ?
On obtient ceci :
On peut notamment voir (en couleur bleue) que le décollage réel a eu lieu à 10h14, l’atterrissage réel à 13h45 (arrivée à la porte à 13h56), que ce vol a duré 11h42, qu’il est parti de la porte L53 pour arriver au terminal 4, qu’il a atterri il y a 20 heures (au moment même où vous regardez sur Internet bien sûr). On voit les codes IATA des deux aéroports soit CDG et PHX, les temps de taxi (déplacements entre la porte d’embarquement et la piste de décollage ou entre la piste d’atterrissage et la porte d’arrivée) et le retard moyen constaté sur ce genre de genre.
Comment accéder aux altitudes, vitesses, coordonnées géographiques (latitude et longitude), aux caps suivis ainsi qu’aux taux de montée ou de descente (en mètres par minute) détaillés chaque 30 secondes à présent ? Eh bien en cliquant tout simplement (en couleur rouge) sur [ Afficher le journal de suivi ] dans la rubrique Détails du vol +en haut à droite de la page web.
Vous pouvez constater qu’une version synthétique du graphe est disponible également sous la carte qui montre le trajet réel de l’avion.
Un clic sur l’icône suivante affichera également le suivi des données :
Comment lire le graphique tout en haut ? La couleur orange montre l’altitude sur tout le parcours (en mètres) et la couleur bleue montre les vitesses. Ainsi à 11h10 heure de Paris (ou 5h10 en EST soit l’heure UTC -5 pour éviter les décalages horaires entre les zones ), on peut voir que l’avion est au cap 85° (vers l’est sur la rose des vents), qu’il se trouve à 1044 mètres de haut en montée à 446 mètres par minute. Il avance alors à 172 noeuds soit 172 x 1,852 = 319 km/h.
Quand a t-il atteint son altitude de croisière, c’est-à-dire l’altitude fixée par le dernier contrôleur aérien pour stabiliser l’avion pour la plus grande partie de son vol ? C’est quand son altitude ne varie plus et que son taux de montée est donc nul (valeur à blanc) soit, sur le graphique ci-dessous, à 10363 mètres. En langage aéronautique, notre avion a alors atteint le niveau de vol 340 (ou FL340 ou 34000 pieds) que l’on calcule ainsi : 10363 / 0,3048 (valeur en mètres d’un pied) = 33999 arrondis à 34000.
On voit, ci-après, qu’il est alors au cap 322° soit assez proche du nord et que sa vitesse est de 386 noeuds (soit 715 km/h).
Alors, pour terminer cet article et annoncer le suivant, vous vous demandez peut-être comment on peut toutes les 30 secondes obtenir toutes ces valeurs ?
C’est grâce à un dispositif embarqué par l’avion bien sûr, dispositif qui retourne à intervalles réguliers l’altitude, la vitesse, le cap, le taux de montée …
C’est ce que je vous propose de voir dans l’article suivant : SUIVRE UN AVION #3.
Prenez le temps de digérer les notions appréhendées jusqu’à présent car elles vont serviront par la suite et, pour la quasi totalité d’entre elles, sont immuables et utilisées en permanence par tous les acteurs du monde aéronautique : heure UTC, altitude en pieds, vitesse en nœuds, cap en degrés, latitude et longitude, etc. Beaucoup de ces termes sont souvent en anglais car c’est la langue commune à tous les aéroports dans le monde dans le cadre des communications entre pilotes et tour de contrôle ou phraséologie (Wikipedia).
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